Le féminin engendre des peurs. En témoigne ce que traversent actuellement les sociétés occidentales qui ont donné la faveur au masculin. Or, le féminin ne peut être dissocié du masculin, si l’une des polarités est ignorée, l’autre est en souffrance également. 

Ainsi, la peur du féminin cohabite souvent avec la peur du masculin. Ceci peut s’envisager à partir des premières représentations du féminin qui, dans leur aspect archaïque (la Grande-Mère), contiennent à la fois le féminin et le masculin, amalgamés l’un à l’autre.

Les travaux de Jung permettent d’aborder les récits mythologiques à l’arrière-plan des situations vécues. Ces récits sont abordés avec la philosophie et la sagesse qu’ils véhiculent. Il est précieux de repérer dans quelles circonstances l’un de ces mythes fait irruption dans la vie et de discerner comment appliquer ces sagesses ancestrales à notre vie d’aujourd’hui.

L’exploration des différents visages du féminin est précieuse dans l’étude du thème astrologique car elle permet d’appréhender les rouages psychologiques profonds du féminin de manière plus affinée tout en en nuançant les ressources des archétypes habituellement associés au féminin. L’étude transgénérationnelle peut également bénéficier largement de cette approche qui viendra préciser les représentations du féminin qui se véhiculent au fil des générations.

La vie a quelque chose de sauvage, cyclique, impermanent, parfois déroutant. Le féminin sacré parle du lien au sauvage de la vie, à la souveraineté profonde du féminin, que l’on soit homme ou femme. Il s’agit écouter notre instinct, de consentir aux lois de la nature qui nous apprennent que rien n’est immuable et ainsi, se connecter au mouvement profond de la vie.

Cela suppose de retrouver tout ce qui a été enfoui par le patriarcat : la prédominance du contrôle, de l’intellect, de la consommation, de la performance. A travers les énergies du cycle soli-lunaire, chaque mois, les phases de la Lune nous invitent à faire l’expérience quotidienne de cet aspect cyclique de notre nature. 

Le féminin sacré rappelle que la puissance de la femme n’est pas une « faute », il ne s’agit pas d’un pouvoir à prendre sur autrui, mais la capacité à être pleinement vivante en accompagnant avec sagesse les mutations profondes, sans refuser ce que l’on ne maitrise pas. 

Quelques représentations du féminin

Athéna 

Fille de Zeus et née de son front, elle est la « fille de son père » car elle n’a pas de modèle concret de mère, de femme. 

C’est une guerrière intelligente, stratège et organisée. Elle rivalise avec les hommes et cherche la reconnaissance de son père. Elle possède de multiples dons techniques et manuels qu’elle transmet aux femmes. Elle est d’un conseil précieux pour nombre de héros. Mais elle est impitoyable avec les déesses qui veulent rivaliser avec elle et qui usent de la séduction féminine.

Elle interroge notamment sur l’absence maternelle et le complexe paternel dans lequel l’animus prend racine.

Déméter 

Déméter, fille de Cronos et de Rhéa, est issue d’une lignée maternelle qui a souffert du masculin. Déesse de l’Agriculture, elle permet à l’humanité de se nourrir. 

Déméter se rapporte à la fonction maternelle, nourricière, et le pouvoir qui va de pair. Elle est la mère de Corê et entretient avec celle-ci une relation fusionnelle excluant tout tiers.

Ce mythe met en travail la différenciation vis-à-vis de la lignée maternelle. Il interroge sur le statut de mère avec la place attribuée au père, au masculin. Il  questionne la responsabilité collective et invite à retrouver la sagesse du féminin qui accompagne les cycles de mort et de renaissance.  

Artémis

Artémis est fille de Zeus et de Léto, elle est la sœur jumelle d’Apollon, qu’elle a contribué à mettre au monde et dont elle veut être l’égale.

Elle est très éloignée d’Aphrodite : elle ne désire pas les hommes, ne se laisse pas approcher. Elle privilégie la chasse dans des contrées sauvages, là où la main de l’homme n’a pas encore changé le paysage. Quand une jeune fille grecque ne se mariait pas et restait vierge, elle se consacrait à Artémis.

Elle règne sur les zones qui se situent entre les forêts sauvages et les territoires de la cité, c’est une vierge farouche, mais qui relie le sauvage à la civilisation. Elle questionne sur la concomitance entre humanité et animalité.

Hestia

Hestia est la fille de Cronos et de Rhéa. Ayant séjourné plus longtemps que ses frères et sœurs dans l’estomac de son père, elle est imprégnée des valeurs de celui-ci. 

La signification la plus profonde de Vesta est révélée par son symbole central : le foyer. Elle est la gardienne du Feu. Un culte lui était rendu dans chaque maison et des offrandes lui étaient faites afin d’obtenir sa protection.

Elle questionne sur le centrage intérieur qui permet de ne pas gaspiller l’énergie. Elle est immobile et se concentre sur sa tâche qui est de ne jamais laisser s’éteindre la flamme de vie.

Héra

Héra est la troisième femme de Zeus  dont elle est aussi la sœur. Du fait de ce mariage  elle est la Déesse Protectrice des femmes mariées, des couples et des naissances légitimes.

En dépit de son mariage compliqué avec Zeus et de ses colères légendaires, Héra fut vénérée comme une épouse modèle recherchant l’accomplissement uniquement dans sa relation maritale. 

Héra questionne le statut de la femme auprès de son époux, le secret des alliances, la fidélité aux pactes, la force de l’engagement, le mariage en tant qu’institution.

Coré-Perséphone

Coré – qui deviendra Perséphone – est la fille de Déméter et de Zeus. Elle illustre le destin de toute jeune fille destinée à quitter la sécurité du giron maternel pour prendre son envol et vivre sa vie de femme.

Hadès, en l’enlevant à sa mère, brise son innocence mais lui permet d’entrer dans sa puissance en prenant une place de femme et de reine.

Elle incarne la végétation qui doit disparaître sous la terre pour pouvoir renaître et ainsi, questionne sur ce qui doit être coupé, séparé, régénéré, pour que le vivant perdure. Les Mystères d’Eleusis célébraient le retour vers la lumière de la jeune femme, signe d’un salut possible pour les âmes.

Hécate

Hécate est une déesse chtonienne associée à la terre/nature, aux grottes, aux cavernes, aux passages souterrains. Elle peut en effet passer par tous les mondes : ciel, terre, eau, souterrain.

Elle est Déesse des Carrefours, c’est là qu’elle se place pour indiquer le centre – permettre un recentrage intérieur – quand nous sommes à la croisée des chemins.

Hécate garde les portes des foyers dans lesquels se déroulent des accouchements. La symbolique de la naissance biologique reprend la symbolique de tout passage. Hécate est une passeuse. Elle accompagne dans les descentes vers les profondeurs et les remontées vers la lumière.

Lilith

Elle est la première femme d’Adam qu’elle quitta.  Elle fut remplacée par Ève après avoir refusé de se soumettre à l’autorité de son époux. Lilith n’admet pas, ne transige pas, elle ne se trahit pas. Elle préfère etre chassée du paradis.

Elle est le contraire de la femme passive. Elle est vierge et prostituée : elle raconte un féminin qui refuse l’état édénique en transgressant la loi divine pour vivre le désir absolu. Alors elle est terrifiante et il ne faut pas s’étonner qu’elle ait été chassée du paradis. Derrière ce rejet, se profile le patriarcat qui a aussi chassé la Déesse Tiamat, qui a évincé Inana et même Isis en qui s’incarne la double nature de Lilith.

Lilith incarne l’ombre d’Eve, l’ombre du féminin, l’ombre de la Mère des origines et se manifeste par la transgression et la destruction, celle-ci faisant partie de la vie au même titre que la construction.

Annick Pineau

Analyste jungienne
Graphologue
Enseignante en sciences humaines

Tél : 06 47 74 14 03 

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