Les représentations du féminin

Le féminin engendre des peurs. En témoigne ce que traversent actuellement les sociétés occidentales qui ont donné la faveur au masculin. Or, le féminin ne peut être dissocié du masculin, si l’une des polarités est ignorée, l’autre est en souffrance également.  Ainsi, la peur du féminin cohabite souvent avec la peur du masculin. Ceci peut s’envisager à partir des premières représentations du féminin qui, dans leur aspect archaïque (la Grande-Mère), contiennent à la fois le féminin et le masculin, amalgamés l’un à l’autre. Les travaux de Jung permettent d’aborder les récits mythologiques à l’arrière-plan des situations vécues. Ces récits sont abordés avec la philosophie et la sagesse qu’ils véhiculent. Il est précieux de repérer dans quelles circonstances l’un de ces mythes fait irruption dans la vie et de discerner comment appliquer ces sagesses ancestrales à notre vie d’aujourd’hui. L’exploration des différents visages du féminin est précieuse dans l’étude du thème astrologique car elle permet d’appréhender les rouages psychologiques profonds du féminin de manière plus affinée tout en en nuançant les ressources des archétypes habituellement associés au féminin. L’étude transgénérationnelle peut également bénéficier largement de cette approche qui viendra préciser les représentations du féminin qui se véhiculent au fil des générations. La vie a quelque chose de sauvage, cyclique, impermanent, parfois déroutant. Le féminin sacré parle du lien au sauvage de la vie, à la souveraineté profonde du féminin, que l’on soit homme ou femme. Il s’agit écouter notre instinct, de consentir aux lois de la nature qui nous apprennent que rien n’est immuable et ainsi, se connecter au mouvement profond de la vie. Cela suppose de retrouver tout ce qui a été enfoui par le patriarcat : la prédominance du contrôle, de l’intellect, de la consommation, de la performance. A travers les énergies du cycle soli-lunaire, chaque mois, les phases de la Lune nous invitent à faire l’expérience quotidienne de cet aspect cyclique de notre nature.  Le féminin sacré rappelle que la puissance de la femme n’est pas une « faute », il ne s’agit pas d’un pouvoir à prendre sur autrui, mais la capacité à être pleinement vivante en accompagnant avec sagesse les mutations profondes, sans refuser ce que l’on ne maitrise pas.  Quelques représentations du féminin Athéna  Fille de Zeus et née de son front, elle est la “fille de son père” car elle n’a pas de modèle concret de mère, de femme.  C’est une guerrière intelligente, stratège et organisée. Elle rivalise avec les hommes et cherche la reconnaissance de son père. Elle possède de multiples dons techniques et manuels qu’elle transmet aux femmes. Elle est d’un conseil précieux pour nombre de héros. Mais elle est impitoyable avec les déesses qui veulent rivaliser avec elle et qui usent de la séduction féminine. Elle interroge notamment sur l’absence maternelle et le complexe paternel dans lequel l’animus prend racine. Voir le détail de ce cours Déméter  Déméter, fille de Cronos et de Rhéa, est issue d’une lignée maternelle qui a souffert du masculin. Déesse de l’Agriculture, elle permet à l’humanité de se nourrir.  Déméter se rapporte à la fonction maternelle, nourricière, et le pouvoir qui va de pair. Elle est la mère de Corê et entretient avec celle-ci une relation fusionnelle excluant tout tiers. Ce mythe met en travail la différenciation vis-à-vis de la lignée maternelle. Il interroge sur le statut de mère avec la place attribuée au père, au masculin. Il  questionne la responsabilité collective et invite à retrouver la sagesse du féminin qui accompagne les cycles de mort et de renaissance.   Voir le détail de ce cours Artémis Artémis est fille de Zeus et de Léto, elle est la sœur jumelle d’Apollon, qu’elle a contribué à mettre au monde et dont elle veut être l’égale. Elle est très éloignée d’Aphrodite : elle ne désire pas les hommes, ne se laisse pas approcher. Elle privilégie la chasse dans des contrées sauvages, là où la main de l’homme n’a pas encore changé le paysage. Quand une jeune fille grecque ne se mariait pas et restait vierge, elle se consacrait à Artémis. Elle règne sur les zones qui se situent entre les forêts sauvages et les territoires de la cité, c’est une vierge farouche, mais qui relie le sauvage à la civilisation. Elle questionne sur la concomitance entre humanité et animalité. Voir le détail de ce cours Hestia Hestia est la fille de Cronos et de Rhéa. Ayant séjourné plus longtemps que ses frères et sœurs dans l’estomac de son père, elle est imprégnée des valeurs de celui-ci.  La signification la plus profonde de Vesta est révélée par son symbole central : le foyer. Elle est la gardienne du Feu. Un culte lui était rendu dans chaque maison et des offrandes lui étaient faites afin d’obtenir sa protection. Elle questionne sur le centrage intérieur qui permet de ne pas gaspiller l’énergie. Elle est immobile et se concentre sur sa tâche qui est de ne jamais laisser s’éteindre la flamme de vie. Voir le détail de ce cours Héra Héra est la troisième femme de Zeus  dont elle est aussi la sœur. Du fait de ce mariage  elle est la Déesse Protectrice des femmes mariées, des couples et des naissances légitimes. En dépit de son mariage compliqué avec Zeus et de ses colères légendaires, Héra fut vénérée comme une épouse modèle recherchant l’accomplissement uniquement dans sa relation maritale.  Héra questionne le statut de la femme auprès de son époux, le secret des alliances, la fidélité aux pactes, la force de l’engagement, le mariage en tant qu’institution. Voir le détail de ce cours Coré-Perséphone Coré – qui deviendra Perséphone – est la fille de Déméter et de Zeus. Elle illustre le destin de toute jeune fille destinée à quitter la sécurité du giron maternel pour prendre son envol et vivre sa vie de femme. Hadès, en l’enlevant à sa mère, brise son innocence mais lui permet d’entrer dans sa puissance en prenant une place de femme et de reine. Elle incarne la végétation qui doit disparaître sous la terre pour pouvoir renaître et ainsi, questionne sur ce qui

Astrologie humaniste – 4 niveaux de conscience

Une des spécificités de l’approche humaniste est l’étude du thème astrologique sur 4 niveaux de conscience. Le thérapeute, l’astrologue, l’aidant quel qu’il soit, s’intéresse à toutes les dimensions de l’humain : biologique, psychique, individuelle, spirituelle, afin de l’accueillir dans son présent, dans le lieu de son questionnement, de sa souffrance ou de son manque.  Nous actualisons nos ressources intérieures (le thème astrologique en est le miroir) en fonction de notre âge, du milieu environnant, et surtout de notre degré de conscience. Ainsi, les “niveaux” de conscience sont des champs d’expérience – chacun porteur de motivations différentes – que nous pouvons investir au fur et à mesure de notre croissance intérieure. Ce serait comme des cercles virtuels et concentriques autour du centre vital que représente le Soleil Un niveau d’existence ne remplace pas le précédent, mais il ajoute un élargissement de conscience. En effet, nous vivons tous nos potentialités sur un plan biologique d’abord : comme les animaux, l’humain assure sa survie en satisfaisant des besoins de base comme la nourriture, l’instinct territorial, etc. Sur le second niveau de vécu, chacun de nous est – plus ou moins – conditionné par nos appartenances : milieu familial, histoire transgénérationnelle, valeurs de la société, normes culturelles, etc. Au fil du processus d’individuation, pour que l’énergie vitale continue de circuler en nous, nous sommes invités – rien ne dit que cette invitation sera entendue – à nous saisir progressivement de nos dispositions intérieures de manière plus autonome, plus en fidélité avec notre chemin intérieur. Il en découle un autre regard sur la vie : nous sommes là au niveau individuel. Plus nous nous situons en tant qu’être unique et singulier, plus nous prenons conscience que nous ne sommes que l’expression de quelque chose de plus vaste, un tissu de vie et de conscience, interconnectés. Nous sommes ici au niveau transpersonnel.  Ces différents niveaux de vécu sont en interpénétration les uns avec les autres : la conscience avec laquelle nous puisons dans nos potentialités n’est pas palpable dans l’étude du thème natal.  Voir ici le stage sur les 4 niveaux de conscience

Le processus alchimique

L’alchimie : les lois qui régissent le rapport de la matière avec l’esprit. Un parallèle entre l’humain et le cosmos. Issue d’une tradition qui se perd dans la nuit des temps, l’alchimie procède à la fois de la quête spirituelle et de l’expérimentation scientifique. Elle s’est transmise de manière ininterrompue à travers les écrits, les contes, l’art sous toutes ses formes. Elle se rapporte notamment à certains mythes de l’Antiquité, au symbolisme du zodiaque, à la doctrine des 4 éléments, aux origines de la chimie et de la médecine, aux secrets des métiers qui impliquent de transformer la matière première, aux forgerons, à certains symbolismes chrétiens et aussi de la Rose-Croix, de la Franc-Maçonnerie, etc. Carl Gustav Jung a perçu un parallèle entre le processus d’individuation et le processus de transmutation des alchimistes. Lorsqu’en 1928, Richard Wilhelm lui envoya un traité d’alchimie taoïste “Le mystère de la Fleur d’Or “, il y découvrit une correspondance symbolique avec ses propres recherches, un rapport significatif entre les images alchimiques et celles de l’inconscient, entre la transformation psychique et la transformation de la matière. L’humain étant la matière à transmuter pour tendre vers la révélation de sa source, son essence, l’immuable, le Soi. Les plus anciens textes alchimiques rapportaient déjà l’idée que l’élaboration de la pierre philosophale – aboutissement de l’œuvre – pouvait être mise en parallèle avec la formation du monde. Certains alchimistes menaient leurs expériences dans la matière tout en tenant compte de leur propre état intérieur durant les opérations. Ils projetaient leur inconscient dans le travail matériel. Unité La philosophie alchimique enseigne que le physique et le psychique sont intimement intriqués avec, entre les deux, une dimension médiane qui peut se manifester tout autant sur le plan de la matière que sur le plan psychique. Cet espace intermédiaire – qui offre d’unir ce qui semble s’opposer – n’est plus accessible dès que l’on pose un savoir figé sur la vie, que ce soit sur le plan matériel, intellectuel, philosophique, spirituel. Dès que la priorité est donnée aux apparences, à l’aspect rationnel des choses, à l’anticipation de ce qui peut arriver dans le futur, la voie de réconciliation des opposés se perd. Cela s’avère destructeur puisque l’une des deux facette de la vie se trouve alors condamnée.  “Le secret de cette philosophie alchimique, c’est la métamorphose de la personnalité, grâce au mélange et à la synthèse de ses facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l’alliage des fonctions différenciées et de celles qui ne le sont pas, en bref, des épousailles, dans l’être, de son conscient et de son inconscient.“ C.G. JUNG – PSYCHOLOGIE ET ALCHIMIE Engagement  Le processus alchimique requiert l’engagement du corps et de l’esprit pour entrer dans l’expérience extérieure. Pour les alchimistes, le lion qui avale le Soleil met l’accent sur la réappropriation des énergies disséminées à l’extérieur de manière inconsciente. C’est un travail qui porte sur nos identifications Mariage intérieur Les contraires sont réconciliés. Union du féminin et du masculin, de la lune et du soleil, du corps et de l’esprit, de l’ombre et de la lumière, du fixe et du volatil, du non-manifesté et du manifesté. Il a fallu passer par différentes phases en relation avec les 4 éléments. Chacune de ces phases se déroulant selon un même processus.  Voir l’article sur la psychologie des profondeurs

L’héritage philosophique de la mythologie

Les archétypes sont universels alors que les mythes sont culturels puis familiaux car ils expriment la singularité d’un peuple en montrant comment celui-ci a imagé les archétypes. Hésiode, Homère, Eschyle et bien d’autres poètes nous ont légué leurs représentations de l’organisation de l’univers. Ces récits racontent la formation du monde, la naissance des dieux, les exploits des héros et l’arrivée des hommes. Malgré les siècles ils sont toujours actuels car porteurs de vérités profondément ancrées dans la pensée occidentale.  Ils sont une grande source d’inspiration pour les créateurs, les écrivains, les artistes. Et pour tous les humains, ce sont des sources de sagesse. Car en sollicitant les rouages profonds à l’œuvre dans le psychisme, ils offrent du sens et des voies d’apaisement face aux grandes questions existentielles qui ont toujours un arrière-plan collectif. Ainsi, ces personnages mythologiques ne sont pas des entités extérieures, mais des instances psychiques – présentes dans le thème astrologique – symbolisant les différentes forces de la nature, et donc nos ressources intérieures, avec la façon dont celles-ci, potentiellement, pourraient se combiner entre elles au fil du processus d’individuation. Comment organiser l’univers et la proximité entre les dieux et les hommes ? A la place du « pourquoi ? » les grecs posent la question du « comment ? » Les travaux de Jung permettent d’aborder les récits mythologiques qui sont à l’arrière-plan des situations vécues.  Ces situations peuvent prendre sens au regard de l’ensemble des symboles qui constituent le thème astrologique.  Cosmos signifie ordre alors que sa polarité se nomme chaos signifiant désordre. La cosmogonie grecque est une tentative de mise en ordre du monde et nous inspire pour mettre en ordre notre propre cosmos intérieur dans une cohabitation harmonieuse entre l’humain et le divin.  Le thème astrologique est le miroir de notre panthéon intérieur alors que la graphologie révèle comment nous harmonisons aujourd’hui la dimension céleste et la dimension terrestre. Il peut arriver qu’un mythe résonne en soi, donnant l’impression qu’il s’adresse à nous individuellement, ses personnages, pourtant si éloignés dans le temps, nous deviennent familiers. C’est en accueillant cette résonance, en instaurant un dialogue intérieur avec les images qu’elle suscite, que le mythe peut devenir partie vivante de notre histoire individuelle et que des réponses à nos questions existentielles peuvent émerger. Voir l’article sur le féminin sacré Voir le catalogue “Mythologie”

L’astrologie archétypale

L’astrologie humaniste, que nous devons à Dane Rudhyar, est associée à la psychologie archétypale élaborée au XXème siècle par Carl Gustav Jung et James Hillman. Tous les enseignements proposés sur ce site s’inspire de cette philosophie. Y compris la première année du cursus qui sensibilise à cette approche et ouvre à une autre vision de l’astrologie, tout en respectant les fondamentaux. Toute la pensée de Jung prend sa source dans l’importance accordée à la personne humaine. Bien au-delà des pathologies mentales, la philosophie qu’il a construite en se tournant  – entre autres – vers toutes les mythologies du monde et l’alchimie, est au service de chacun. La spécificité de l’astrologie humaniste se situe dans ces profondeurs. De manière générale, Dane Rudhyar s’est inspiré du courant de la psychologie humaniste qui se développait aux Etats-Unis dans les années 1960. Carl Rogers instaurait alors la « thérapie centrée sur la personne » qui fait confiance aux ressources intérieures que chacun porte en soi. Pendant ce temps, Abraham Maslow s’intéressait aux états de plénitude et à l’accomplissement de l’individu, avec la notion de « besoin ». En même temps, Grégory Bateson, l’un des représentants de l’école de Paolo Alto, travaillait sur l’approche systémique avec l’interaction avec l’environnement (familial, culturel, etc.) qui intervient dans le développement des potentialités d’une personne. “L’astrologie porte sur le mythe du Ciel. Les éléments auxquels elle a recours sont des archétypes. Dès lors, vivre sa vie en fonction de la révélation, le message symbolique, que comprend le thème de naissance revient à mener une existence qui réponde au caractère « sacré » de l’existence. Cette perspective n’a rien à voir avec le fait de se sentir opprimé par des aspects « mauvais » ou bien transporté par de « bons » aspects. Rien à voir non plus avec une fuite en avant dans une rêverie chimérique autour d’une hypothétique transcendance. Cette perspective demande au contraire que l’on vive sa vie avec rigueur, sans jamais s’évader de la réalité : autrement dit, accepter « ce qui est » comme le miroir de l’éternel.” Dane Rudhyar Les niveaux de vécu permettent de travailler le thème astrologique sur différents paliers de conscience : biologique, psychique, individuel, spirituel. Ceci permet de d’accueillir autrui  dans les différentes dimensions de son être. Ces niveaux de conscience sont en interpénétration, l’un n’exclut pas l’autre. On y retrouve le cheminement en spirale au fil du processus d’individuation. Importance des processus plutôt que des positions déterminées : la vie est mouvement, rien n’est figé, tout est cyclique, le changement est la permanence de l’humain. Chaque position planétaire dans le cercle du zodiaque et dans le cercle des maisons, de même que chaque aspect, représente l’une des phases d’un processus dont nous faisons partie et qui est en nous. La prise en compte de ces processus permet d’éviter de figer le mouvement en posant un constat définitif sur les ressources à disposition. L’astrologie humaniste, au-delà de tout système interprétatif, puise dans toutes ces approches. L’astronomie n’est pas oubliée : elle constitue le pôle visible, tangible et rationnel, en contrepartie de la complexité humaine, invisible et irrationnelle. Le symbolisme des planètes et luminaires est en corrélation leur position dans le système solaire. Le système Soleil/Terre/Lune est essentiel : l’humain fait partie de ce système puisqu’il vit sur Terre, il est donc acteur de ce qui se joue. Nous sommes invités à nous positionner en tant que cocréateurs de ce qui est vécu. Les planètes et luminaires sont  des archétypes : nous retrouvons ceux-ci à l’œuvre dans les récits mythologiques. Une étude astrologique a besoin de se baser sur ce socle philosophique – avec les images qu’il véhicule – pour éviter toute dérive vis-à-vis du signifiant profond de ces archétypes.  Vision holistique des ressources à disposition : cette globalité inclue nos paradoxes et donc la double polarité de la personnalité. Celle-ci est une réalité qui concerne tout ce qui est vivant. Elle se trouve à la source de toutes les divisions – et donc de toutes les souffrances – tant que nous restons dans l’unilatéralité. Importance de l’humain, plutôt que l’événement. L’astrologie humaniste s’intéresse au processus de croissance qui se vit dans l’humain. Croissance que C.G. Jung a appelé processus d’individuation, c’est-à-dire, potentiellement, l’intégration de la totalité de ce que l’on est et donc, de toutes les potentialités présentes dans le thème astrologique. Celui-ci étant le miroir de notre monde intérieur avec ses composantes psychiques. L’événementiel n’est pas ignoré mais il est regardé dans sa dimension symbolique et en tant qu’opportunité de croissance. Ceci évite la pensée binaire qui qualifierait ce qui arrive de “positif” ou de “négatif” en ne faisant qu’accentuer les conflits intérieurs. La vie est faite d’ombre et de lumière, de hauts et de bas, c’est un tout et le thème astrologique reflète ce tout. Voir l’article sur les 4 niveaux de conscience

La Psychologie des profondeurs

Le processus d’individuation est un processus de développement du bagage archétypal que chacun porte en soi. Son but  est la mise en place, au sein de la psyché, d’un ordre, symbole d’unité et de totalité, représenté par le Soi.  Image du Livre rouge de C.G. Jung Au sein de l’immense richesse de l’œuvre de C. G. Jung, on peut distinguer quelques apports essentiels introduits par lui dans l’espace thérapeutique : une conception dynamique de la psyché qui a pour soubassement historique l’inconscient collectif, et la notion de processus d’individuation qui est une nécessité naturelle de devenir ce que l’on est et qui est actif à travers tout ce qui est vivant. La vie étant une succession de transformations, lorsque ce processus de croissance est entravé, il n’y a plus de vie mais de la survie. Pour Jung le conscient est issu de l’inconscient et il est de notre responsabilité de favoriser le dialogue entre ces deux instances. Tout ce qui est inconscient demande à voir le jour : l’œuvre de toute vie – c’est-à-dire le processus d’individuation – passe par le dialogue avec la dimension souterraine de la psyché pour amener à la lumière le potentiel qu’elle recèle. Sans cela, les contenus tapis dans les profondeurs mènent une vie autonome, maintiennent en dépendance et risquent de faire irruption à tout moment dans la vie en générant des dysfonctionnement. “L’individuation peut se faire uniquement si vous retournez au corps, à votre terre…  Alors seulement elle devient vraie.”  C. G. Jung L’inconscient est composé de plusieurs strates plus ou moins profondes qui, sans un travail intérieur, reste confondues les unes aux autres. C’est un immense réservoir d’énergie qui tient lieu de matrice du futur.  Ainsi, l’idée sous-jacente au processus d’individuation est l’intégration au conscient des contenus de l’inconscient par la réconciliation des contraires (conscient/inconscient, esprit/matière, etc.) encore appelée conjonction des opposés par les alchimistes. En effet, la polarité est une réalité universelle car dès que nous sommes de ce monde nous sommes plongés dans la dualité. Mais sans elle il n’y aurait pas d’énergie puisque celle-ci nait de la tension entre les opposés. Image du Livre rouge de C.G. Jung Image du Livre rouge de C.G. Jung Le chemin passe donc de manière incontournable par la mise en conscience des couples d’opposés qui vivent en nous. Ce chemin requiert de la disponibilité à l’inconnu. C’est en rencontrant cet inconnu que nous avons la possibilité de donner le jour à des ressources inaccomplies car mises à l’ombre jusque-là. Il ne s’agit pas d’établir des compromis mais de se mouvoir avec fluidité au cœur des tendances contradictoires. Ceci rejoint la Voie du Milieu de la philosophie taoïste – que Jung à étudiée – et la non-dualité de la doctrine hindoue. La sécurité se trouve là, hors de la pensée binaire et non dans l’unilatéralité des certitudes et des définitions de soi qui prennent appui sur des identifications. “Nous sommes ce couple de Dioscures, dont l’un est mortel et l’autre immortel, qui sont toujours ensemble et qui pourtant ne peuvent être totalement réunis.  Les processus de métamorphose cherchent à nous rapprocher de cette relation.”  C. G. Jung – L’âme et la vie Le processus d’individuation – qui n’est pas linéaire mais spiralé – suppose de rencontrer les archétypes constitutifs de la psyché. Les archétypes sont des structures instinctives primitives, universelles, qui s’expriment au sein de l’inconscient collectif bien au-delà du bien et du mal. Ils sont porteurs d’une énergie puissante que nous avons à regarder en conscience pour éviter qu’ils exercent leur pouvoir de fascination en s’emparant de nous. La psychologie des profondeurs invite à accompagner en conscience le processus de croissance qui se déroule à travers tout ce qui est vivant, indépendamment de notre vouloir. Ce processus tend à la réalisation de la singularité de chacun, il suppose de se dégager progressivement des préceptes éducatifs, de la norme collective, de l’idéal auquel nous prétendions. Ces étapes passent par la perte et le non-savoir, puisqu’elles confrontent à l’inconnu. Nous retrouvons ici la progression potentielle reflétée dans le thème astrologique à travers les 4 niveaux de conscience, qui sont la spécificité de l’astrologie humaniste. Voir l’article sur l’alchimie

Le symbole

Synthétique et intuitive, la symbolique constitue un métalangage qui unit les deux parties, émotionnelles et analytiques, de la psyché. Le symbole permet de se représenter l’archétype, qui, lui, est invisible, irreprésentable. Le mot “symbolon” mot désignait un morceau de terre cuite qui était partagé en deux et dont chaque morceau était conservé par deux familles vivant dans des lieux séparés : quand un membre d’une famille devait être reçu chez l’autre, il lui était possible d’exhiber le morceau manquant du symbolon et de le recoller à l’autre, en montrant par là qu’il s’agissait bien d’un membre de la famille alliée. Le symbolon désigne la possibilité d’assembler deux morceaux, deux aspects de soi ou d’une situation. N’oublier aucune des deux faces … les réconcilier en reconnaissant qu’elles font partie d’un Tout.  Il ne s’agit pas de confondre signe et symbole : le symbole ne se limite pas à l’image qui est représentée, il naît de l’expérience intérieure au contact de cette image. Alors qu’un signe établit toujours une relation significative et conventionnelle (le signifié) avec l’objet (le signifiant) auquel il est rattaché. Le symbole est donc toujours issu de l’inconscient, il recèle un sens caché ou non encore connu. Jung, qui a tenté d’opérer une classification de la formation du symbole, voit celui-ci comme la trace de ce qui vient et n’est pas encore advenu. Il est la signature visible d’un contenu psychique encore invisible. En ce sens, le symbole est intimement lié à la fonction religieuse de la conscience.  Tout symbole est donc religieux (= religare = relier) puisqu’il tente d’englober notre moi, le monde et l’univers tout entier. Mais le symbole « vécu » appartient au rêve, il y parle là son langage. Le symbole est transcendant car il ouvre sur un élargissement de l’image du monde. Il offre de faire l’expérience, de se relier du macrocosme et aux forces vivantes en soi.   Un vrai symbole n’est valide que temporairement. L’inconscient produit des symboles individuels autant de fois qu’il y a quelque chose à porter à la connaissance de la conscience. Lorsque l’on a réussi à formuler en clair le message du symbole et que son sens devient donc connu, il finit d’être vivant. Pour Jung, le symbole est l’expression de l’enrichissement de la conscience par l’expérience vécue, sensible, qui crée une résonance dans l’Être profond. “Malheureusement, la personne qui renonce à l’usage de ses capacités symboliques ne sera jamais vraiment libre. Sa pensée sera dirigée par les opinions des autres : voisins, journalistes ou publicitaires ; elle est à la merci des “experts”. Mihaly Csikszentmihalyi Voir l’article sur la psychologie des profondeurs Voir l’article sur le processus alchimique

L’écriture comme reflet de soi

L’étude graphologique permet de cerner la manière dont s’exprime ici et maintenant le bagage archétypique présent dans le thème astrologique. Il est possible de travailler à la synthèse de ces deux méthodes – astrologie et graphologie – qui se complètent et s’associent, en permettant une étude plus affinée. En effet, si l’étude astrologique offre de mettre en lumière les ressources archétypales de chacun, l’étude du graphisme permet d’évaluer comment sont actualisés ces possibles. Le thème astrologique révèle nos potentialités : il recèle une promesse dont notre Soleil – représentant du Soi – serait le point unificateur. Cependant chacun reste l’agent de sa propre existence et nous ne savons jamais, au seul vu du thème, comment la personne actualise le bagage archétypal qu’il contient. Or, l’écriture reflète notre degré de conscience, elle précise  concrètement, là où nous en sommes par rapport aux ressources du thème natal.  L’espace-temps L’espace et le temps forment une unité inséparable au cœur de laquelle l’humain s’incarne : la trame est verticale et porteuse de sens mais nous tissons notre existence et nous œuvrons à incarner ce sens sur l’horizontale.  La conscience s’organise donc sur une trame spatiale mais temporalisée, tissée sur la chaîne du temps. Le symbolisme de l’espace est essentiel en graphologie comme en astrologie : la croix, symbole présent dans toutes les cultures et les religions, illustre la notion d’espace/temps avec l’horizontalité et la verticalité que nous retrouvons tout autant dans le champ graphique que dans le thème astrologique. Le temps intérieur, dans la verticalité, nous traverse de haut en bas mais il est perçu différemment suivant l’âge et le niveau de conscience. Ce temps – que l’homme percevait à l’origine comme le secret divin du flux de la vie – coule en nous de manière irréversible : c’est le temps d’une vie. C’est par exemple l’axe Milieu du Ciel/Fond du Ciel du thème astrologique : ce qui a valeur d’accomplissement s’appuie sur les valeurs surs lesquelles nous fondons notre existence. Dans l’écriture nous retrouvons cet axe vertical avec les hampes qui soulignent l’élévation intérieure et les jambages qui suggèrent sur quoi celle-ci s’appuie. Entre ciel et terre l’homme incarne la temporalité qui s’inscrit en lui à la naissance : le temps (la verticalité) est le cadre dans lequel il s’organise sur l’horizontale. L’axe ascendant/descendant du thème astrologique illustre cela ainsi que la zone médiane de l’écriture qui de gauche à droite, montre comment nous avançons dans la vie et comment nous allons vers autrui en extériorisant les potentialités de la zone verticale du graphisme. Dans l’écriture, l’occupation de l’espace est très révélateur de la place que nous prenons en ce monde. De plus, la zone médiane horizontale – point de jonction entre la verticalité et l’horizontalité : on y retrouve l’équilibre interne entre esprit et matière. Cette zone, très importante, suggère la cohérence entre les aspirations et la dimension tangible de l’existence. La typologie planétaire Elle s’appuie d’abord sur les tempéraments Hippocratiques : Bilieux, sanguin, Lymphatique, Nerveux dont découlent les quatre éléments. Ceux-ci illustrent les quatre dimensions de la vie, ils logent en nous et structurent l’univers.  Cette approche permet d’aborder l’être dans sa globalité. Elle offre une étude rapide et cependant précise du mouvement d’ensemble de l’écriture, elle en donne une représentation vivante, à partir des grands mythes et des grands symboles associés aux éléments.   Chaque lettre de notre alphabet est porteuse d’une dimension symbolique qui se rapporte aux lettres hébraïques et aux hiéroglyphes égyptiens. La lettre hébraÎque Aleph et le hiéroglyphe égyptien représenté par l’Aigle correspondent, sur le plan symbolique, au “A” de l’alphabet latin Au IVème millénaire les mésopotamiens inventèrent l’écriture qui initia une nouvelle manière de penser notre univers. Les hiéroglyphes égyptiens, à l’origine purement pictographiques avant de prendre une valeur phonétique, sont apparus environ à la même époque que les caractères cunéiformes en Mésopotamie. Les travaux de Champollion nous ont permis d’entrer dans cette culture égyptienne.  Les hiéroglyphes égyptiens sont à l’origine de la construction de l’alphabet que nous utilisons aujourd’hui. Plus tard, les Grecs ont repris cet alphabet phénicien et l’alphabet grec a donné naissance à l’alphabet étrusque qui est directement à l’origine de l’alphabet que nous utilisons aujourd’hui. En effet, vers l’an 1300 av. J.-C., les Phéniciens ont entrepris de simplifier les deux écritures dont ils disposent : l’écriture cunéiforme – dérivées d’idéogrammes – en usage en Mésopotamie et les hiéroglyphes en usage sur les bords du Nil. Progressivement ils sont passés aux syllabes et ils sont arrivés à transcrire tous les mots de leur langue avec 22 caractères qui étaient des consonnes.  L’alphabet est né à ce moment-là. Les Grecs l’ont ensuite emprunté aux Phéniciens en y ajoutant des voyelles. Cet alphabet nous a été légué presque tel quel par l’intermédiaire des Romains. Notre alphabet s’origine également de l’alphabet hébraïque, lui-même issu de l‘alphabet phénicien. L’archéologie montre que l’écriture hébraïque ancienne est proche de l’écriture phénicienne. Les lettres hébraïques recèlent une dimension initiatique dans leurs noms comme dans leurs formes.  La pluralité de ces approches met à l’honneur la dimension symbolique présente dans le graphisme. Cela n’exclut pas, mais complète, une autre dimension de l’étude graphologique axée davantage sur des éléments rationnels tels que la taille de l’écriture, sa pression, sa direction, sa forme, sa continuité, sa  vitesse et son ordonnance.   En résumé : l’écriture témoigne du présent alors que le thème astrologique est une représentation de la totalité du potentiel. Dans ces deux approches il s’agit toujours d’approfondir la connaissance de soi et d’entrer en résonance avec le symbole, lien entre l’humain et le ciel

Le leg transgénérationnel

Composer avec notre héritage n’est pas s’y soumettre mais en prendre conscience et le recevoir en totalité pour pouvoir ensuite s’en différencier. Le travail sur l’arbre généalogique est un travail d’exploration : il s’agit de partir en reconnaissance à la recherche de la place occupée par chaque membre de la famille, dans le but de découvrir là où se cachent les morceaux d’histoire non assimilés.  Sur ce chemin tout commence par une collecte d’informations, mais il arrive parfois que nous n’ayons pas connu certains de nos aïeux et/ou que nous ne sachions rien de leur histoire. Ce qui compte le plus n’est pas la réalité objective de leur vécu mais comment le souvenir de ces êtres nous a été transmis, de quelle manière nous les portons en nous : ceci est essentiel dans cette démarche qui ne peut pas rester mentale.  Chacun peut  ressentir et visualiser en soi ses aïeux, et c’est cet éprouvé, cette perception – qui ne peuvent pas mentir – qui dévoilent comment nos ascendants vivent en nous.  « Je ne suis pas ce qui m’est arrivé, je suis ce que j’ai choisi d’être. »C.G. JUNG Après avoir exploré nos origines terrestres, il est souhaitable de se tourner vers le sens, c’est-à-dire vers cette appartenance invisible qui nous fonde tout autant que le biologique mais à laquelle nous n’aurions pas accès sans le manifesté de notre famille terrestre. Grâce à notre capacité à resituer notre histoire personnelle dans cette logique de sens, nous pouvons transformer ce que nous avons reçu au niveau de notre famille biologique pour le réutiliser autrement ensuite et donc offrir une bouffée d’oxygène à notre arbre généalogique. Mais nos  appartenances, visibles ou invisibles, ne peuvent nous définir totalement.  Quelle distance pouvons-nous prendre par rapport à cette double injonction ? Pouvons-nous être créateurs de notre vie, et non plus dépendants des conditionnements du passé et des appels du futur ? Comment se recréer en puisant ici et maintenant le suc de notre double origine ?  Retourner notre propre terre intérieure pour mettre de la conscience sur nos identifications peut nourrir le processus d’individuation tout en restant accompagné par nos ancêtres.  Parce qu’il ne s’agit pas de se couper du passé, mais au contraire d’y trouver un ancrage, trouver ce qui fera pierre d’angle sur laquelle on pourra s’appuyer pour chercher l’enracinement par le haut, à partir de notre nature profonde. Voir l’article sur la psychologie des profondeurs Voir les publications sur le transgénérationnel

Annick Pineau

Analyste jungienne
Graphologue
Enseignante en sciences humaines

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